Patrimoine

Notre legs culturel 

Une brève histoire de Cap-Jourimain

La présence du pénac, un aliment de base des groupes autochtones locaux, a été découverte à Cap-Jourimain.

Les débuts

Depuis le départ des glaciers de la région il y a 9000 ans, les Autochtones ont habité la région de Cap-Jourimain. Les preuves archéologiques laissent indiquer que Cap-Jourimain était fréquenté par les chasseurs autochtones, qui l’empruntaient comme lieu de passage vers l’Île-du-Prince-Édouard. 

Il y a 5000 ans, un pont terrestre reliait l’Île-du-Prince-Édouard vers la terre ferme, mais avec le temps, un canal a été érodé et le détroit de Northumberland s’est inondé. Incapables de traverser à pied, les Autochtones ont employé des canots d’écorce et des pirogues pour franchir le détroit. Le premier nom commun de la région est Wuk'ta'mook, mot Mi'kmaq qui signifie « lieu de passage ». 

Expansion des Européens

Au début des années 1600, des colons français, les Acadiens, se sont établis dans la région, y compris dans les îles de Jourimain. Ils ont mis au point des vannes spéciales dans un sens appelées aboiteaux, qui permettaient d’acheminer l’écoulement d’eau vers leurs champs, tout en empêchant le passage de l’eau de la marée. Ils ont pu ainsi cultiver de vastes régions de marais riches en éléments nutritifs le long du littoral de la région. 

En 1754, un conflit a éclaté entre la France et l’Angleterre, les deux ayant invoqué la souveraineté sur la région des Maritimes. Au cours des années qui ont suivi, les Acadiens ont été expulsés de leurs terres au cours du Grand Dérangement. Un nouveau gouvernement anglais ayant été mis en place, les colons de la Grande-Bretagne et de la Nouvelle-Angleterre ont commencé à émigrer dans la région.

Au cours des années 1870 et au début des années 1880, Cap-Jourimain a connu son apogée économique.
En plus du droit de passage, les passagers devaient aider le personnel des voiliers de glace.
Le traversier, le MV Abegweit, a fait son dernier passage en 1997.

Service de traverse

En 1827, il s’agissait du premier hiver où l’on a traversé Cape Traverse et Cap-Jourimain. Les voiliers de glace se frayaient à travers des masses de glace dangereuses à la dérive pour transporter le courrier et les passagers de l’autre côté du détroit, ce qui causait parfois des victimes. Les voiliers de glace ont poursuivi leurs activités jusqu’en 1917, année où ils ont été remplacés par un service de traversier plus fiable en hiver.

En 1869, un phare a été construit pour guider le traversier et d’autres navires de passage autour des récifs et des hauts-fonds dangereux de Cap-Jourimain. Il a servi à guider le traversier et les autres navires de passage dans le détroit. Par temps clair, le feu pouvait être vu à une distance de 19 kilomètres.

Au début des années 1900, une série de tempêtes ont détruit la route en remblai entre les îles de Jourimain et la terre ferme. Au lieu de payer les frais de réparation, le gouvernement provincial a racheté toutes les terres et a réinstallé les anciens propriétaires sur la terre ferme. 

La seule personne à rester était le gardien, qui est parti en 1969 lorsque l’éclairage a été automatisé. 

Histoire contemporaine

En 1969, une route a été aménagée entre les îles de Jourimain en vue de la construction d’un pont à remblai au-dessus de l’Île-du-Prince-Édouard, mais le projet a été suspendu plus tard. La route traversait les marais salés, bloquant le flux des marées vers leurs bassins à l’ouest. L’écoulement d’eau douce s’est mélangé avec les marais salés enclavés, créant un écosystème de marais saumâtre. Il s’agit d’un habitat important pour la sauvagine et les oiseaux migrateurs, ce qui a facilité l’établissement de la réserve nationale de faune dans les années 1980. 

Après l’ouverture du pont de la Confédération en 1997, un afflux de visiteurs et de touristes du coin ont été attirés dans la région. Un comité de spécialistes et de membres de la collectivité a été formé pour étudier les possibilités d’engager les visiteurs avant leur traversée du pont. 

En 2001, le Centre d’interprétation de la nature Cap-Jourimain a ouvert ses portes, ayant pour mandat de faciliter les expériences éducatives sur le patrimoine naturel et culturel de la région. 


Les composantes du pont ont été construites à Borden Carlton (Î.-P.-É.) et Bayfield (N.-B.).
Cap-Jourimain est un organisme de bienfaisance à but non lucratif qui est dirigé par un conseil bénévole d’administration.

Pour en savoir plus sur l’histoire de Cap-Jourimain, visitez notre hall d’exposition sur place. 

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